texte Sara Snow ~ images Dave Snow
Forging a creative life / Se forger une vie créative
Knife-maker Gilles Pelletier, of Pellet Knives, shares his enthusiasm for making something that will last a lifetime.
Gilles Pelletier de Pellet Knives, partage son enthousiasme pour tout ce qui nous survivra.
translation Georgette LeBlanc
Imaginez un train de marchandise en train de foncer à travers la forêt – imaginez son poids, le son de sa charge. Imaginez maintenant la lame d’un acier affilé à son plus tranchant en train de percer la peau fine d’une tomate, l’habileté de la main, le son presque imperceptible de son mouvement. Le contraste entre ces deux images étonne, surprend. Que ces deux images s’alignent dans la vie de Gilles Pelletier, cependant, est tout à fait naturel.
Dave et moi ont rencontré Gilles Pelletier et son épouse Vicki Lentz, une journée enneigée en mars. Leur studio est niché dans une forêt d’érables, sur la partie supérieure d’une hauteur qui surplombe la Rivière-à-la-Truite dans le nord-ouest du Nouveau-Brunswick. Ce jour-ci en ce mois de mars, le chemin sculpte ses courbes à travers d’imposants bancs de neige et d’arbres couverts en blanc. De petites bourrasques de poudrerie scintillent dans les rayons de soleil et Marley, leur retriever doré, s’avance bienveillant pour nous accueillir. De la pure magie.
Pelletier est un fabriquant de couteaux et Lentz une artiste en art visuel et en technique mixte. Quand ils ont premièrement aménagé leur studio, 22 ans passées, alors que l’espace n’était qu’une grange sans fenêtres aux planchers de terre. Au fil des ans, le couple a réussi à transformer l’espace en un sublime lieu de création suffisamment grand pour combler les besoins de la pratique de chacun. Le studio de peinture de Lantz est en haut de l’escalier à droite et ce matin, elle est à l’œuvre engagée dans un nouveau projet, une transition de l’abstrait au réalisme. Pelletier nous invite à l’intérieur, derrière les énormes portes de l’édifice où de longues tables en bois offrent tout l’espace nécessaire pour faire, pour créer. « J’ai moi-même coulé le béton », explique-t-il. Le studio de sculpture de Lentz, avec séchoir, se trouve à la droite du studio de Pelletier qui est bourré, lui, de tout ce dont a besoin l’ébéniste, une personne dit-il qui tout simplement « aime faire. Fabriquer des choses ».
Des années pour y arriver
Gilles Pelletier vient de célébrer ses 64 ans. Il est retraité depuis deux ans, suite à une longue carrière avec CN comme ingénieur de locomotive. « J’ai voyagé d’ici à Moncton et jusqu’à Québec avec les trains de marchandise. Toute ma vie. On m’a engagé à 18 ans et j’y suis resté jusqu’à mes 61 ans. C’était une longue carrière. 42 ans et demi pour les chemins de fer. J’avais le meilleur des jobs. »
Pelletier a grandi dans cette région, dans le village nommé Saint-Hilaire. Il était le sixième de neuf enfants et son père, qui avait aussi travaillé pour CN, est mort quand les enfants étaient encore jeunes. Ils n’avaient qu’eux-mêmes—et le plein-air. « On jouait dehors. À ce temps-là, c’est ce qu’on faisait et on réparait nos bicyclettes et nos patins. Il fallait être travailleur. Si de quoi brisait, on le réparait. »
Pelletier aime réparer, construire et faire depuis toujours. Il est un ébéniste impressionnant. Au fil des décennies, il tente sa chance au forgeage et son atelier est rempli d’outils qu’il a lui-même fabriqués.
Une passion nouvelle
C’est en janvier 2020, nouvellement retraité, qu’il a pris son premier cours en forgeage de couteaux au New England School of Metalwork à Auburn au Maine, et qu’il tomba amoureux avec le métier. Il fabriqua son premier couteau pendant ce cours, un couteau de style japonais, un couteau biseauté à tranchant unique, et fait d’un acier plus fort que celui des couteaux occidentaux. Depuis ce premier cours, Pelletier a complété au-delà de deux-cents couteaux, fait sur mesure et à vendre à la galerie Apple Gallery de Moncton.
On s’est tout de suite intéressé à mes couteaux. J’en ai donné douze à ma famille—c’étaient mes premiers couteaux, » dit Pelletier. Depuis, il s’est inscrit à de nombreux cours dont un avec Noel Vachon à Québec et récemment, à un cours sur la fabrication du couteau San-mai. Le nom du couteau San-mai désigne à la fois sa lame, faite de plusieurs fines couches qui révèlent un tranchant d’acier durci et la technique japonaise elle-même, utilisée pour fabriquer le couteau. Pelletier se sent appuyé par une communauté grandissante de fabricants de couteaux sur la côte est. Il a acheté son premier morceau d’acier à Charlottetown d’un expert de couteaux, Adam Sweet. « Les fabricants de couteaux se partagent informations de toutes sortes et leurs trucs » dit Pelletier. « Il n'y a pas de secrets ».
Dans l’atelier, on cause autour d’un thé et les restants d’un gâteau de fête – un gâteau aux carottes fait d’une recette secrète léguée par un chef connu des Maritimes. Pelletier et Lentz adorent la bouffe, ce qui rend la passion de Pelletier très utile. Ils utilisent ses couteaux dans leur cuisine. Pelletier en sort quelques-uns. « J’aime faire les couteaux de cuisine, » dit-il. « Les plus petits couteaux de chasse sont difficiles à manipuler et puisque je ne suis pas chasseur, ils ne
m’intéressent pas. Cependant, tout le monde cuisine chaque jour. Ce couteau sera utile chaque jour de ta vie et il te survivra même, si tu y prends soin. »
Réaliser le couteau
Le gâteau mangé, Pelletier nous invite à le suivre. On passe une porte derrière les longues tables de travail jusqu’à son studio de fabrication de couteaux. La forge y est installée au fond de la salle ainsi que le broyeur, l’enclume et quelques marteaux redoutables. À l’autre bout du studio, une perceuse à colonne et une table d’acier polie afin de prendre en photo les pièces accomplies. Les murs sont couverts d’outils, plusieurs des créations de Pelletier avec des manches qu’il a lui-même sculptés. L’affiche de la forge de son grand-père pend dans un coin du studio. Son grand-père et arrière-grand-père étaient forgerons. « La vie était difficile à cette époque, » explique Pelletier. « Souvent ils échangeaient le forgeage contre du bœuf ou du lait. »
Pelletier allume la forge et s’apprête de son lourd tablier, gants et lunettes de sécurité. « La flamme est comme un ruban, » dit-il sur le rugissement du four. « La flamme est comme un ruban puisqu’il y a 28 ou 30 trous à chauffer et non un seul endroit à chauffer l’acier d’une seule flamme. »
Il insère sa pièce d’acier à l’intérieur du four chaud et soudainement, le fait qu’il soit devenu fabricant de couteaux après une si longue carrière comme ingénieur de chemins de fer parait évident, la suite logique des choses. Il enlève l’acier chauffé au rouge du feu et le place sur l’enclume pour le marteler. « L’acier de haute gamme répond, » dit-il. « Quand je martèle l’acier il répond à 40%. La version abordable absorbe plus d’énergie et rend mon travail plus difficile. » Pelletier insiste; La qualité de l’acier est très importante. Il préfère l’acier à haut taux de carbone prisée par les fabricants de couteaux japonais. Il répète le processus de chauffage et martelage. « Le plus je m’exerce, le meilleur je deviens, et le plus efficient. » Le broyage s’ensuit et les tisons volent quand Pelletier place la lame sur la pierre à filer pour bien l’affuter.
Le centre de l’air de travail est dédié au sculptage des lames, la construction de manches et la finition. Les clients de Pelletier commandent typiquement trois types de couteaux :
Gyuto, le couteau du chef pour les coupes de bœuf les plus épaisses
Nakiri, le couteau à la lame rectangulaire pour les légumes
Petty, un couteau délicat et utilitaire, ie. peler une pomme
Adam Sweet, propriétaire de The Cook’s Edge à Charlottown, explique que le couteau Petty fait partie d’une catégorie de couteaux plus petits conçus à l’époque du commerce entre les Japonais et Français des siècles passés. Le nom « Petty » serait d’origine française, du mot « petit ». « La petitesse de certain couteaux Petty te permettent de travailler avec tes mains, » précise Sweet. « D’autres conviennent mieux pour la planche à couper, d’autres encore pour abattre les petits animaux, comme la caille par exemple. »
Évoluer avec la lumière
Chaque couteau de Pelletier est unique et plusieurs sont fabriqués selon les requêtes des clients—le type et la couleur du bois utilisé pour fabriquer le manche par exemple. Un tas de bois—de pomme, d’érable, le bouleau, le bois d’érable à sucre, l’érable ondé—attend à l’entrée de la grange. « J’obtiens 90% du bois de mes terrains, » dit Pelletier. « Une fois le morceau de bois vieilli, je note le grain du bois et décide si je l’utiliserai pour en faire un manche. Chaque morceau est unique. » Il coupe les morceaux sur mesure et une nouvelle pile monte dans son atelier.
Le sablage révèle des patrons formés dans le bois pendant la durée de la vie de l’arbre. L’effet « chatoyance » est particulièrement impressionnant. « Chatoyance » tel que l’explique Pelletier, « c’est comment le patron du grain bouge avec la lumière ». La racine du mot est le verbe français « chatoyer » défini par le Larousse (www.Larousse.fr) comme étant l’action de : présenter des reflets changeants suivant le jeu de la lumière »—le jeu du mouvement dans la lumière.
De retour dehors, le soleil s’infiltre à travers les branches enneigées des arbres et Lentz lance une écope de graines aux oiseaux. Sa portée est grande et son sourire large. Des douzaines d’oiseaux plongent pour picocher les graines. C’est évident qu’ils la connaissent. Lentz a grandi en Ontario, a étudié l’archéologie et l’écologie à l’Université de Toronto, et s’est décidée sur un coup de tête de joindre la GRC. Trente années passées, elle cherchait à vivre près de l’océan, d’explorer les Maritimes pour son premier placement. « Mon erreur c’était de dire que je voulais me rapprocher de l’océan, » dit-elle en riant. « Ils m’ont envoyé à Edmundston—l’endroit le plus éloigné de l’océan qui soit dans les provinces Maritimes! » Elle sourit en le disant—sa maison et studio qui surplombent une rivière, un lieu isolé, tout semble lui convenir parfaitement. Elle et Pelletier y ont mené une vie, élevé une famille et c’est dans ce coin de la province où sa carrière prendra un virage important, où elle se lancera dans l’art visuel à temps plein.
Lentz et Pelletier s’intéressent au monde qui les entoure et ressentent un lien profond avec l’environnement. Les chemins entrepris dans leurs vies ont mené à des courbes et à des virages soudains—un ingénieur de chemins de fer est devenu fabricant de couteaux—mais c’est peut-être comme ça qu’un peu de lumière arrive à exposer de nouvelles possibilités. ✨
Picture a freight train barreling through the forest—the weight of it, the sound of it. Now imagine a blade of the sharpest steel slicing through the flesh of a tomato—the sleight of hand, the quiet, almost imperceptible sound. The contrast between the two images is striking. The way the two align in Gilles Pelletier’s life, however, makes perfect sense.
Dave and I meet Gilles Pelletier and his wife, Vicki Lentz, on a snowy day in March. Their studio sits next to their house in a maple forest at the top of a rise overlooking Rivière-à-la-truite in the northwest corner of New Brunswick. On this day in early March, the road carves its way through metre-high snowbanks and trees covered in a layer of newly-fallen snow. The occasional spindrift sparkles in the sun, and Marley, their big golden retriever, lumbers out to greet us. The setting is nothing short of magical.
Pelletier is a knife-maker and Lentz is a mixed media visual artist. When they first moved into this space 22 years ago, the studio was an old, windowless barn with a dirt floor. Over the years they’ve transformed it into a stunning space big enough for two very creative people. Lentz’s painting studio is up the stairs to the right and, this morning, she is at work on a new project, as she shifts from abstract work into realism. Pelletier takes us in through the big front doors of the building where long, solid work tables offer much room for the makers to make. “I poured the concrete for the floor myself,” he explains. To the left is Lentz’s sculpture studio, complete with kilns, and to the right Pelletier’s workshop, filled with all of the tools of a woodworker and someone who, as he says, “loves to make things”.
Years in the making
Gilles Pelletier has just celebrated his 64th birthday. He wasn’t always a knifemaker. He retired two years ago from a long career as a locomotive engineer with CN. “Most of my career I went from here to Moncton, and also to Quebec, with freight trains. All my life. I got hired on at 18 and stayed until I was 61. It was a long career. 42 1/2 years on the railroad. I had the best job.”
Pelletier grew up in this region, in a village called St. Hilaire. He was the sixth of nine children and his father, who also worked for CN, died when they were young. They didn’t have a lot but they had each other—and the big outdoors. “We played outside a lot, back then that’s what you do, and we fixed our own bikes, our skates. You have to be industrious. If something breaks, you fix it.”
Pelletier has always loved fixing, building, making. He’s been a woodworker for decades, has tried his hand at blacksmithing, and his workshop is filled with tools he’s made himself.
A new passion
When he retired, in January 2020, he took a knife forging class at the New England School of Metalwork in Auburn, Maine and instantly fell in love with the craft. He made his first knife in that class, a Japanese-style knife; with a single beveled edge, and made of harder steel than western knives. Since that first course, Pelletier has made nearly two hundred knives, primarily for custom orders, and for sale at the Apple Gallery in Moncton.
“Right away people liked my knives and I gave 12 away to family—they were my first knives,” says Pelletier. Since then, he’s taken subsequent courses with Noel Vachon in Québec—most recently a san-mai knife-making course. San-mai is a term that refers to both the type of blade, with layers that reveal a hard steel edge, and the ancient Japanese technique itself of creating that blade. Pelletier finds support in the growing knife-making community on the east coast. He bought his first piece of steel from Charlottetown’s knife expert Adam Sweet. “Knife-makers share with each other,” says Pelletier. “There are no secrets.”
In the workshop, we stand around a work table and chat over tea and leftover birthday cake—a carrot cake made from a secret recipe by a well-known Maritime chef. Pelletier and Lentz love food, which makes Pelletier’s new passion very handy. They use his knives in their kitchen, and Pelletier brings out a few. “I like making kitchen knives,” he says. “I find the smaller hunting knives harder to work with, and I’m not a hunter so it doesn’t speak to me. As far as cooking, everybody cooks every day. This knife you’ll use every day and it will last your whole life if you care for it.”
Crafting the knife
When we’ve finished our cake, Pelletier takes us through a door beyond the long work tables to his knife-making studio. The forge sits at the far end, then the grinder, anvil and some mighty hammers. At the other end is drill press and a smooth steel table for taking photographs of the finished pieces. The walls are lined with tools, many of which Pelletier has made, with handles he’s carved himself. In one corner hangs the sign from his grandfather’s blacksmith shop. Both his grandfather and great-grandfather were blacksmiths. “Back then times were often hard,” Pelletier explains. “They would exchange blacksmithing for beef or milk.”
Pelletier fires up the forge and dons his heavy work apron, gloves and goggles. “The flame is like a ribbon,” he says over the roar of the oven. “Rather than heating the steel in one place with one single flame, there are 28 or 30 holes, so the flame is a ribbon.”
He places a piece of steel inside the hot oven, and the fact that he’s a railroad engineer turned knife-maker makes perfect sense. He removes the red hot steel from the heat and places it on the anvil, pounding it with a hammer. “High quality steel gives back,” he says. “When I hit steel it gives back about 40% back. The cheaper version sucks in more of my energy so it makes me work harder.” The quality of the steel is important to Pelletier, who prefers the harder high carbon steel of Japanese knife-making.He repeats the process of heating and hammering. “The more practice the better I become and the more efficient.” The grinding process follows and sparks fly as Pelletier places the blade on the spinning stone.
The centre of the work space is for shaping blades, building handles, and finishing knives. Pelletier’s customers typically order three types of knives:
Gyuto, a chef’s knife for larger cuts of beef
Nakiri, a straight edge for vegetables
Petty, a utility knife for delicate, ie. coring an apple
Adam Sweet, owner of The Cook’s Edge in Charlottetown, describes the petty as a category of smaller knives that originated when Japanese and French began trading hundreds of years ago—petty from the french word petit. “Some are small enough to do jobs in your hands,” Sweet explains. “Some are better suited to the cutting board, others for butchering small animals like quail.”
Shifting with the light
Each of Pelletier’s knives are unique and many are made with customer’s requests in mind—the type and colour of wood for the handle for instance. A stack of wood—apple, maple, spalted birch, birdseye and curly maple—sits at the entranceway of the barn. “Ninety percent of the wood I get from my land,” Pelletier says. “Once a piece of wood has aged, I’ll look at the pattern and decide if I’ll make a handle with it. Each one is different.” He cuts the pieces to size and a new stack forms in his workshop.
The sanding process reveals patterns that were formed in the wood over the life and death of the tree. Chatoyance is one particularly stunning effect. “Chatoyance,” as Pelletier explains, “is how the pattern of the grain moves with the light.” It is rooted in the French word chatoyer which Larousse (www.Larousse.fr) defines as: “présenter des reflets changeants suivant le jeu de la lumière”—to play with light in a flickering movement. This term is often used in woodworking and gemology to refer to the way light catches the minute irregularities in the grain of the wood (or stone) giving it a luminous, almost three-dimensional quality—as in curly maple.
Back outside, sun filters through the snowy trees and Lentz tosses a scoop of seed for the birds. Her reach is long and her smile broad. Dozens of birds swoop down. It is clear they know her well. Lentz grew up in Ontario, studied Archeology and Ecology at the University of Toronto, and then made a snap decision to join the RCMP. When it was time for her first placement, over thirty years ago, she decided she wanted to be by the ocean so she checked off each Maritime province. “My mistake was saying I wanted to be by the ocean,” she says with a laugh. “They sent me to Edmundston—the furthest point from the ocean in the Maritimes!” She smiles as she says this—her home and studio in a forest above a river in this remote place seems the perfect fit. As she and Pelletier built a life and raised a family in this corner of the province, she made another shift to full-time artist.
Lentz and Pelletier share a curiosity for the world around them, and a deep connection to the environment. The paths they’ve chosen may appear to have taken some sudden turns— a railroad engineer becomes a knife-maker—but perhaps it’s just the way a little light can expose new possibilities. ✨
Sara Snow is a writer and filmmaker & Dave Snow is a photographer and filmmaker.
Georgette LeBlanc is an Acadian poet, writer, professor and translator living and working in Moncton (le Coude), New Brunswick.
This piece is in Issue No. 3, The Artisan Issue, 2022.